NOUVELLE ADRESSE. Darkino,Tirexo, Zone Telechargement, Wawacity, Extreme Download… En ce début 2023, les sites proposant des contenus piratés en téléchargement ou en streaming se livrent une guerre féroce. Voici ce qu'il faut savoir sur ces adresses sulfureuses.
Les amateurs de contenus illégaux ne savent plus où donner de la tête en ce début 2023. Et pour cause : depuis le printemps dernier, le paysage de leurs plateformes "ressources" favorites n'acessé de changer, avec la lutte que leur livrent les autorités et les organisations représentant les ayant droits, mais aussi avec la concurrence féroce des sites et de leurs administrateurs, qui n'hésitent pas àmultiplier les clones pour attirer et abuser les internautes à la recherche de contenus "gratuits" (films, séries TV, logiciels, jeux, musiques, ebooks…).
Derniers épisodes notables en date : la disparition subite en décembre 2022 d'Extreme Download, un des sites de téléchargement et de streamingles plus populaires en France, et l'apparition quasi simultanée de Darkino, le remplaçant "officiel" du fameux Tirexo,qui avait fermé au printemps avant de revenir temporairement sous d'autres noms (Papaflix puis Palixi). Et qui semble s'être imposé en quelques semaines à peine comme la nouvelle référence des amateurs de contenus illégaux, face à des plateformes bien installées comme Wawacity, Zone Telechargement et consorts. L'occasion de faire un point sur ce "marché noir" qui attire toujours plus de monde.
Téléchargement direct, streaming, torrents : quelles différences ?
Avant toute chose, il convient d'expliquer comment fonctionnent tous ces sites pirates dont l'essence remonte aux origines même du Web et d'Internet. Car les services permettant de récupérer illégalement des contenus protégés par le droit d'auteur (logiciels, jeux, films, séries, publications, etc.) ne datent pas d'hier ! Dès qu'il a été possible de "partager" des fichiers en ligne, des petits malins se sont amusés à mettre à disposition toutes sortes de contenus accessibles via Internet. D'abord en mode privé, sur des serveurs FTP – un protocole de transfert de fichiers simple et robuste –, ensuite sur des newsgroups – des espaces virtuels en principe dédiés à des discussions thématiques –, puis des sites Web accessibles plus ou moins publiquement.
S'ils sont passés un temps inaperçus, tous ces services ont été progressivement repérés par les autorités et forcés de fermer – ou rendus inaccessibles par les opérateurs. Principal grief : ils proposaient généralement de télécharger des copies illégales d'œuvres de l'esprit protégés par le droit d'auteur et d'autres lois, copies qu'ils hébergeaient sur leurs serveurs, et qu'ils partageaient sans vergogne, ce qui est évidemment interdit.
Pour contourner les interdictions, les amateurs de contenus piratés ont trouvé une astuce : plutôt que d'héberger eux-mêmes les fichiers, ils utilisent des liens permettant de les récupérer. Un moyen de se donner une apparence "honorable" en faisant porter la responsabilité du stockage etdu partage à d'autres. Deux techniques principalessont exploitées pour cela.
La première, très populaire il y a quelques années, c'est le Peer-to-peer – P2P, ou pair-à-pair, en français. Comme son nom le suggère aux plus techniciens, elle consiste à mettre en relation des ordinateurs d'internautes pour qu'ils partagent de manière invisible – et plus ou moins automatique – des fichiers qu'ilscontiennent.Le système le plus utilisé, c'est le torrent : une technique qui n'est pas répréhensible en soi (voir notre fiche pratique), mais qui a donné lieu à d'énormes dérives. Au point que cette pratique qui a fait beaucoup de tort aux industries de la musique et du cinéma au début des années 2000 s'est attiré les foudres des autorités – et notamment de l'Hadopi en France – qui ont surveillé le traffic, poursuivi des utilisateurs et fermé des sites cataloguant des torrents.
La seconde, à la fois bien plus pratique et bien plus discrète, c'est le téléchargement direct – DDL pour Direct DownLoad en anglais. Cette fois, pas question de partage entre utilisateurs : les liens que les sites proposent renvoient vers des fichiers hébergés sur des services de stockage en ligne. Toute personne possédant le lienpeut ainsi télécharger le fichier en quelques clics – moyennant souvent des captchas et des publicités. Certains fichiers de grande taille sont parfois réservés à des utilisateurs payants de ces services – qui proposent des formules d'abonnement avec des fonctions supplémentaires sans brider la vitesses de téléchargement –, mais même en mode "touriste", l'accès et l'utilisations restent simples et rapides. Autre avantage du DDL, tout se fait avec un simple navigateur Web : contrairement aux torrents, il n'ty a pas besoin d 'utiliser et de configurer un logiciel spécialisé pour télécharger des fichiers. Et c'est ce qui fait le succès de cette formule, d'autant qu'elle semble très peu surveillée pour le moment.
D'autres formules existent encore. Ainsi, depuis quelque temps, beaucoup d'utilisateurs exploitent les fonctions de partage de fichiers proposées sur les réseaux sociaux et sur les messagerie du genre WhatsApp ou Discord pour diffuser des contenus piratés. Fonctions qui n'ont évidemment pas été conçues dans ce sens, mais qui, comme toujours, sont vite détournées par des petits malins.Par ailleurs, de nombreux sites pirates permettent désormais de voir des contenus vidéo (films, séries TV, émissions…) en streaming directement, sans rien télécharger. L'équivalent des Netflix, Amazon prime Video et autre Disney+, mais en mode "gratuit"…
Quels sont les principaux sites de téléchargement illégal?
On l'a dit, si le streaming vidéo est relativement récent, le téléchargement de contenus piratés n'a rien de nouveau. Et il existe d'innombrables sites qui s'y adonnent dans le monde, y compris en France. Selon une étude publiée parMUSO, unesociété britannique spécialisée dans le suivi du piratage, les sites illégaux ont connu un succès grandissant ces dernières années, en comptabilisant plus de 200 milliards de visites en 2022 ! La France en aurait même totalisé quelque 8 milliards, entrant ainsi dans le Top 5 des pays, derrière les États-Unis, la Russie et l'Inde… Et il y a fort à parier pour cette pratique s'intensifie en 2023, avec l'inflation généralisée et l'augmentation des tarifs des plateformeslégales, qui pourraient inciter certains consommateurs à réduire leur factures en passant du côté "sombre".
Sans même parler des multiples pages Web privées – réalisées sommairement par des particuliers –, qui diffusent des liens, on compte déjà de nombreux sites francophones proposantdes liens de téléchargement ou de torrents de contenus en français. Faisant office de véritables catalogues, les plus populaires sont d'ailleurs très bien réalisés, avec des catégories (films, séries, logiciels, jeux, journaux, musiques, etc.), des filtres (type, qualité, format…), des outils de recherche et, parfois, des interfaces soignées, très inspirées de celles des plateformes légales – comme Darkino, voir plus loin.
Même si de nombreux sites francophones ont fermé, on compte encore quelques "classiques" qui résistent, parfois sous d'autres formes, et souvent clonées – c'est-à-dire copiées plus ou moins complètement. Parmi les plus célèbres, citons Wawacity, Zone Telechargement, Extreme Download, Tirexo etAnnuaire Telechargement, liste à laquelle on peut ajouter Cpasbien, DDL-Best, Zone-Annuaire, Zone Mania ou encore Cinema-Net ou encore Wawa-Rammstein. De nouveaux sites apparaissent sans cesse, mais deux noms se distinguent par leur dynamisme et leur popularité en ce début : Darkino et Flixcord.
Il ne suffit pas de connaître les noms "officiels" des sites de téléchargement pour les dénicher. D'abord, parce que beaucoup se copient ] les fameux clones – pour attirer des internautes. Ensuite, parce qu'ils changent régulièrement d'adresse Internet – la fameuse URL, qui est utilisée dans la barre d'adresse des navigateurs – afin d'échapper aux radars et aux sanctions qui en découlent – déréférencement sur les moteurs de recherche, blocage dans les DNS des opérateurs, etc. Ce jeu de dupes et ces changements d'adresse permanents ne facilitent pas la tâche de leurs utilisateurs potentiels qui doivent régulièrement partir à la recherche des nouvelles adresses, quand ils ne sont pas directement informés via des canaux parallèles, sur des forums de discussion, comme cela se fait de plus en plus.
Toutefois, même si ce n'est pas toujours efficace, et malgré le risque de tomber sur des clones, la méthode la plus simple pour les dénicher consiste à passer par des moteurs de recherche classiques, comme Google, Bing ou DuckDuckGo. Eh oui, aussi curieux que cela puisse paraître quand on connaît l'ardeur des représentants des ayant droitsdans leur chasse aux pirates, la plupart de ces sites ont pignon sur rue, avec des outils àla portée de tous !
Certes, la méthode n'est pas toujours couronnée de succès, mais elle fonctionne dans la plupart des cas comme nous avons pu le constater (voir ci-dessous). Le plus souvent, les URL conservent les noms des sites, en changeant simplement de nom de domaine – l'extension finale, de type .com par exemple –, ou en ajoutant de chiffres dans le préfixe en www. Des techniques rudimentaires qui suffisent toutefois à brouiller les pistes…
Darkino: la nouvelle référence du téléchargement illégal en France?
Après des mois d'absence, Tirexo-Palixi est revenu par surprise à la mi-décembre 2022sous un nouveau nom: Darkino. Doté d'une interface modernisée, ce site propose une foule de contenus piratés à télécharger (films, séries, logiciels, jeux, musiques…). De quoi compenser la fermeture de Zone Telechargement et d'Extreme Download… jusqu'au prochain épisode!
2022a été une année mouvementée pour les amateurs de contenus: après moult rebondissements et une fermeture brutale l'été dernier, Palixi, le successeur de Papaflix et de Tirexo est désormais de retour. Rebaptisé Darkino et doté d'une interface parfaitement dans l'air du temps – à la façon des Netflix,Disney+ etautres plateformes de streaming, ce nouveau site prend la relève d'un des plus fameux catalogues francophones de films, de séries, de logiciels, de jeux, de musiques et de publications électroniques (ebooks). Un retour étonnant dans la mesure où les ayants droits, leurs représentants et l'Arcom multiplient depuis plusieurs mois les actions contre les administrateurs des sites permettant de télécharger ou de regarder en streaming des contenusprotégés par ledroitd'auteur – notamment à travers les solutions d'IPTV –, ce qui a entraîné plusieurs fermetures, comme celle du célèbre Zone Téléchargement. Mais aussi parce que ce nouveau site apparaît au moment même où Extreme Download, autre plateforme de référence dans le genre, est soudainement devenu indisponible. Officiellement, pour maintenance, mais sur les canaux de communications spécialisés, certains adeptes parlent de pression des ayants droits tandis que d'autres évoquent un piratage. Difficile d'ne savoir plus à l'heure actuelle, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que Darkino arrive à point nommé pour reprendre la relève. Etpour devenir le nouveau catalogue de référence pour les fans de contenus illégaux…
À peine mis en ligne Darkino propose déjà une foule de contenus, sans doute issus de l'ancienne base de données de Tirexo et de Palixi. On compte ainsi plus de 38000films – anciens mais aussi récents –, plus de 12000séries – des classiques comme des nouveautés à la mode telles Mercredi –, près de 8000animes, 10000documentaires, spectacles et émissions de télévision, environ 8000jeux, 2000logiciels, 12000ebooks et quelque22000musiques. Une base énorme, élégamment mise en valeur grâce à une interface soignée, qui profite d'un système de classement sophistiqué et d'un moteur de recherche efficace avec de nombreux filtres. Et l'équipe qui l'anime semble être particulièrement motivée puisque le site se peaufine de jour en jour depuis son lancement – pas encore sur l'orthographe…Une formule Premium est même proposée, qui offrirait un service de streaming "meilleur que Netflix" (sic) utilisable sur tous les écrans – dont les téléviseurs, visiblement –, avec des abonnements allant de 0,99à 6,99euros par mois. Rien que ça!Les administrateurs n'ont vraiment peur de rien…
Comme toujours sur ce genre de catalogue, les contenus ne sont pas directement hébergés sur le site, mais via des liens pointant sur diverses plateformes de stockage en cloud comme 1fichier ou Uptobox. La technique classique pour contourner les lois qui interdisent ce genre de "partage" plus ou moins direct.
Pour l'heure, Darkino semble avoir échappé aux radars des autorités et on trouve l'adresse du site directement dans Google – même si elle a changé déjà à plusieurs reprises depuis l'apparition du site, le 18décembre 2022. Les administrateurs de Darkino ont d'ailleurs mis en place un fil Telegram permettant de suivre les changements d'adresses. Il s'agit de celui qui auparavant consacré à Tirexo, preuve que c'est bien la même équipe qui est àl'œuvre sur Darkino…
Nul doute, toutefois, que l'URL sera bientôt bannie des moteurs de rechercheet même bloquée par lesfournisseurs d'accès à Internet (FAI), surtout si le succès est au rendez-vous. Pas de quoi affoler les habitués qui contourneront les blocages en modifiant les DNS (les "annuaires d'adresses") sur leur ordinateur. En attendant de voir comment la situation évolue – il est probable que Darkino change fréquemment d'URL, comme c'est souvent le cas des plateformes de contenus illégaux, qui jouent ainsi à cache-cache avec les autorités et les moteurs de recherche, on imagine que les adeptes de téléchargement s'en sont donnéà cœur joie pour faire le plein pendant les fêtes, d'autant que Extreme Download n'est toujours pas réapparu, sous sous forme de clone, bien loin du modèle original. Affaires à suivre donc…
Signalons par ailleursque l'équipe de Darkino semble s'activer intensément depuis le lancement de la plate forme. Ce qui cause parfois quelques problèmes. Ainsi,le sitea été inaccessible pendant plusieurs heures jeudi 12janvier 2023. On aurait pu croire que la plateforme avait été bloquée par les autorités;, face à son insolent succès – et sa visibilité. En fait, comme l'ont expliqué les administrateurs dans un message, il s'agissait tout simplement d'une vaste opération interne de maintenance, essentiellement pour corriger des bugs. Tout est revenu "à la normale" en fin de soirée. Il faut sans doute s'attendre à d'autres épisodes du même genre prochainement.
Quelleest l'adresse de Darkino en 2023?
Pour le moment, Darkino est très facile à trouver sur Internet : le site apparaît en tête des résultats de Google, avec son URL en clair… Difficile de savoir si ce sera toujours lecas dans quelques jours ou semaines, mais il semblerait que la plateforme échappe encore aux radars des autoritésmalgré son succès grandissant. Affaire à suivre,
Quelleest l'adresse de Zone Telechargement en 2023?
Zone Telechargement a longtemps été le site francophone de référence pour les amateurs de contenus piratés. Il a fermé à plusieurs reprises pour réapparaître sous des noms similaires – Zone Téléchargement, Zone-Téléchargement- Zone-Annuaire, Annuaire-Téléchargement, ZT-AT, etc. – sous la forme de clones plus ou moins réussis qui se côtoient encore, en semant la confusion pour les internautes intéressés. Et là encore, malgré sa notoriété sulfureuse, on le trouve très facilement avec Google, comme un site "normal".
Quelleest l'adresse de Tirexo en 2023?
Bien qu'il soit officiellement remplacé par Darkino, son successeur beaucoup plus abouti, Tirexo est réapparu récemment sur la Toile. Il s'agit vraisemblablement d'un clone de Wawacity qui a simplement repris le nom de Tirexo pour attirer les anciens. Une fois de plus, on le trouve actuellement en tête des résultats de recherche avec un moteur comme Google, preuve qu'il n'est pas encore banni. Pour combien de temps ?
Quelleest l'adresse de Extreme Downloaden 2023?
Si le site Extreme Download "historique" a brusquement disparu à la mi-décembre 2022, il semblerait qu'un clone ayant repris son nom soit déjà apparu. Comme d'autres, il figure en tête des résultats de recherche sur Google, avec son adresse en clair.Pas certain que les habitués y retrouvent leur compte, car le catalogue n'a rien de très original.
Sites de téléchargement illégal: une jungle infernale
Si vous n'avez pas suivi les précédents épisodes, voici un récapitulatif des derniers rebondissements de la grande saga des sites de téléchargement illégal francophones. Nul doute qu'e la situation va continuer d'évoluer, surtout si l'Arcoms'en mêle…
Darkino, Palixi, Papaflix, Tirexo : une histoire complexe
Clap de fin pour Palixi.Après seulement quelques semaines d'activité, le site detéléchargement et de streaming illégal qui avait remplacé le fameux Tirexo – devenu entretemps PapaFlix – avait fermé définitivement ses portes début septembre 2022, sans laisser entrevoir un possible retour sous une autre forme, avec un nouveau nom de domaine. Palixi était devenu soudainement inaccessible le 1er juillet. En lieu et place du catalogue de contenus piratés (films, séries, logiciels, jeux, musiques, ebooks…) qui s'affichait dès la page d'accueil, on atterrit désormais sur PalixiTools, un curieux site quasi-homonyme qui propose divers outils en ligne gratuits(convertisseurs PDF, générateur de mots de passe, etc.), mais qui semble bricolé à la va-vite, comme en témoignent la finition des pages (remplies avec du latin…) et l'absence de mentions légales. Une mauvaise surprise pourles amateurs de contenus piratés qui ont du se tourner d'autres sites de catalogage pour remplacer Palixi et Tirexo…
Aucuneexplication n'avait été donnée pendant plusieurs jours, pas même surle canal Telegramde Palixi, qui sert de source d'information "officielle" et sur lequel des milliers d'utilisateurs s'affolaient, craignant une disparition définitive de leur "mine d"or".Certains suggéraient une opération de maintenance temporaire, tandis que d'autres évoquaient un problème de routage. Il semblerait que le nom de domaine ait été acheté par l'éditeur d'outils, mais personne n'avait donné la raison réelle de ce changement et, surtout, aucune nouvelle adresse ne circulait encore pour accéder à Palixi. Jusqu'au soir du 4 juillet où un message posté par un certain Saul Goodman, modérateur du groupe de sicussion, a annoncé une fermeture définitive, avec une destruction de la base de données, en évoquant des menaces sur les administrateurs du site. Une information difficile à vérifier mais qui confirme ce que beaucoup redoutaient. La nouvelle a été confirmée en parallèle sur Discord,par BigZT, un des membres les plus actifs du site, qui évoque des soucis personnels et des pressions judiciaires. Impossible de savoir à ce jour si Palixi réapparaîtra sous une autre forme, avec une nouvelle adresse, comme cela a été le cas avec Tirexo – même si le message se termine par un "À bientôt peut-être"…. Seule solution pour les habitués, consommateurs de contenus illégaux: se tourner vers des sites similaires encore actifs (voir plus loin).
— Léo F. (@Kubrick_Forever) July 4, 2022Cest parti très loin cette histoire de Palixi (tirexo)..
Aller menacer la vie de famille de quelquun pour un simple site, cest grave.
Et puis la base de données qui donc nexiste plus.. tout ces liens et ces films foutus en lair donc
R.I.P Tirexo... pic.twitter.com/qiurj2mqv6
Palixi : un nouveau Tirexo avec une formule premium
C'est le dernier rebondissement dans "l'affaire Tirexo", qui a débuté il y a plusieurs mois maintenant, à la fin avril.Début juin 2022, quelques semaines après sa fermeture subite,le célèbre site francophonede téléchargement et de streaming illégal changeait de nom et d'adresse pour devenir Palixi, au lieu de PapaFlix, appellation qu'il avait adoptée pour son grand retour à la fin du mois de mai. Mais cette fois, pas de modification profonde, contrairement à sa dernière réincarnation, qui avait nécessité une importante refonte avec une reconstruction complète de son catalogue. Et cette fois, tout était fonctionnel,même si le site en reconstruction évoluait assez fréquemment, avec parfois quelques bugs qui rendaient son contenu et ses outils inaccessibles temporairement.
Ainsi, hormis le nom et l'adresse, Palixi avait repris à l'identique l'interface, l'organisation, les outils et le fonds de PapaFlix. Et l'URL de PapaFlix était automatiquement redirigée vers Palixi, ce qui évitait aux habitués de se lancer dans de nouvelles recherches. Des recherches toutefois très simples, dans la mesure où même Google – qui n'hésite pourtant pas à bannir les sites de piratage de ses pages de résultats – référençait parfaitement les deux appellations… Les amateurs de films, de séries, de logiciels et d'autres contenus "gratuits" pouvaient se pouvoir se réjouir, d'autant que le site revendiquait un catalogue riche de quelque 38 000 films, 12 000 séries et 9 000 documentaires (entre autres choses), allant même jusqu'à se comparer à se comparer à Netflix, pas moins!
Par ailleurs, dans sa dernière version, Palixi innovait en proposant une formule Premium, sur abonnement payant, qui donnait accès à divers avantages, comme les liens sans publicité ou le débridage des plateformes de stockage en ligne, pour des téléchargements sans aucune limite. Trois forfaits étaient disponibles, à 0,99 euro par mois, 2,49 euros par mois et 6,99 euros par mois. Une nouveauté originale, et même exclusive, qui pouvait ne pas plaire à tout le monde, à commencer par les autorités et les organismes chargés de rémunérer les créateurs et les producteurs de contenus…
Palixi : la nouvelle nouvelle adresse de PapaFlix, ex-Tirexo
Ce nouveau changement de nom et d'adresse constituaitle dernier rebondissement en date de l'histoire de Tirexo. De fait, fin mai 2022,trois semaines après sa fermeture surprise, fin avril, Tirexo réapparaissait sous un nouveau nom. Rebaptisé PapaFlix – sans doute en clin d'œil à Netflix… –, ce célèbresite francophone de téléchargement et de streaming illégalfaisait peau neuve, dans une version en chantier – l'interface a évolué en quelques jours –, mais tout à fait fonctionnelle : on y retrouvait non seulement de nombreux contenus, classés par catégories, avec un moteur de recherche efficace,mais aussi des nouveautés en films et en séries. Ce sont les administrateurs de la plateforme qui l'avaient annoncé ce grand retour sur le groupe Telegram associé à Tirexo, en prévenant de la présence de quelques bugs – petits défaut qui ont disparu depuis. On ignore pourquoi le site a changé de nom le 4 juin pour devenir Palixi, dans la mesure où rien ne change en apparence. mais on peut supposer qu'il s'agit d'une mesure pour échapper aux radars d'autorités comme l'Arcom.
Zone Telechargement : le site historique toujours fermé
En revanche, rien de nouveau pour Zone Telechargement, l'autre grand "catalogue" en ligne de contenus piratés, qui faisait office de référence dans le domaine, qui avait fermé brusquement deux jours après Tirexo, pour les mêmes raisons. Mais compte tenu de l'engouement des utilisateurs de ce genre de service, on imagine que la plateforme refera également surface prochainement, probablement sous un nouveau nom. Et le vide créé par la disparition brutale de ces deux plateformes populaires a entrainé les utilisateurs vers des sites similaires et des des clones plus ou moins aboutis. Et avec l'inflation qui frappe tous les secteurs de l'économie en ce moment, on peut supposer que certains se désabonneront des services payants comme Netflix pour se tourner vers de solutions illégales…
Fermeture de Tirexo et de Zone Telechargement : l'explication
On en sait plus sur la fermeture surprise de Tirexo et de Zone-Téléchargement. Fin avril 2022,ces deux sites francophones populaires de téléchargement et de streaming illégal ontmis brusquement la clé sous la porte, à deux jours d'intervalle, et sans avertissement, au grand dam des amateurs de contenus "gratuits".En lieu et place du traditionnel catalogue sur la page d'accueil de Zone Telechargement (Zone-Téléchargement ou ZT pour les intimes), on pouvait lire un message des administrateurs annonçant la nouvelle. Sans donner d'explication précise sur la raison de cette décision soudaine et sans laisser le moindre espoir de retour pour les habitués. "C'est sur ces quelques lignes que nous vous annonçonsla fermeture du site ZT. Oui, c'est bien la fin, aucune blague, toute chose n'est pas éternelle. […]La base de donnée seraentièrement détruite et le CMS ne serapas diffusé, il n'y aura aucune reprise ou suite", pouvait-on lire dans cette surprenante annonce du lundi 25 avril. Deux jours auparavant, lesamedi 23avril, les responsables de Tirexo diffusaient un message du même genre: "L'aventure Tirexo s'arrête là. Merci pour tout. Vous pouvez rager, hurler, nous insulter (si, si, on a droit à ça, j'ai dû enlever des commentaires, ça faisait mal au cœur), ça n'enlèvera rien de ce que nous avons fait pour nous et vous jusqu'ici. Bye." À la différence deZone Telechargement, le catalogue de Tirexo est encore accessible, avec mais plus aucun lien de téléchargement ou de streaming n'est disponible dans les fiches.
Une semaine après l'annonce, on en apprenait un peu plus que la raison de cette fermeture brutale. De fait, c'est l'Alliance for Creativity and Entertainment (ACE ou Alliance pour la créativité et le divertissement) qui était à l'origine de cette décision. Créée en 2019, cette organisation regroupe plus de 30grandes entreprises mondiales de divertissement, de cinéma et de production de contenus protégés par le droit d'auteur (parmi lesquelsDisney, Netflix, Warner Bros, Universal, Sky, BBC, Amazon et Hulu)dans le but de protéger leurs intérêts, en luttant notamment contre toutes les formes de téléchargement illégal. C'est elle qui aurait contacté les administrateurs des deux sites – qui totalisent tout de même plus de 30 millions de visites par mois… – en les intimant de cesser immédiatement leurs activités. Il faut croire que les arguments de l'ACE ont du être particulièrement convaincants puisque les propriétaires de ces sites situés respectivement en Tunisie (Zome-Téléchargement) et au Maroc (Tirexo) ont immédiatement baissé le rideau, de crainte sans doute de poursuites judiciaires et de (très) lourdes amendes…
Car, sans même parler de la pression de l'ACE,Tirexo, Zone Telechargement et tous les autres sites proposant des liens vers des contenus piratés s'exposant aux foudres de l'Arcom (la nouvelle autorité qui succède à la fois au CSA et à l'Hadopi), qui mène depuis le début de l'année une chasse féroce et visiblement très efficace contre toutes les plateformes s'adonnant au "partage" d'œuvres protégées, notamment en streaming (voir notre article).
Sites de téléchargement et de streaming illégal : la guerre des clones
On s'en doute, ces fermetures subites et quasi simultanées fin avrilont fait l'effet de véritables bombes dans le petit monde des adeptes du téléchargement "gratuit" et du streaming illégal, les deux "services" proposés par ces célèbres plateformes qui, sans héberger le moindre fichier,donnaient tous les liens permettant de récupérer des contenus de toute sorte (films, séries, émissions TV, musiques, logiciels, jeux, magazines, livres, etc.). De manière très simple et sans véritable risque, contrairement aux torrents très surveillés, grâce notamment à la technique du "direct download".
La fermeture subite de deux sites "de référence" fin avril a fait craindre un momentla fin des sites "pirates"? La suite des événements a prouvé que les choses ne sont pas aussi simples.Car dans le milieu du téléchargement et du streaming illégal, les sites spécialisés ont l'habitude de changer régulièrement d'URL (l'adresse sur Internet) pour passer sous les radars. Et les plus populaires sont souvent imités, pour ne pas dire clonés, par des "pirates de pirates" qui souhaitent attirer des visiteurs par usurpation de notoriété. Sans compter que les "bonnes adresses" se partagent très facilement sur les blogs et les réseaux sociaux (voir notre article). En outre, quand Tirexo et Zone Telechargement sont "tombés", d'autres plateformes sont restées en activité, tels Extreme Download, Wawacity, Annuaire-Telechargement, LibertyVF, Cpasmal ou Zone Annuaire pour ne citer que les plus prisées. Sans parler des multiples clones de ces deux sites de référence, qui continuent leurs activités, en profitant du désarroi des anciens utilisateurs. Certes,il n'est pas dit que tous surviventsi l'Arcom et les ayants-droits maintiennent leur pression en entamant des poursuites judiciaires et en demandant des blocages et des fermetures. Mais l'expérience montre que la chasse au piratage n'est pas simple, tant les acteurs du secteurs sont nombreux et agiles. Et même s'il devient difficile de trouver les "bonnes adresses", il semblerait que les amateurs puissent encorerécupérer des contenus protégés par le droit d'auteur sans rien payer…